Le château fort est constitué de plusieurs pièces très froides ayant de petites fenêtres pour empêcher les attaques.
Le donjon.
Le plus souvent, il est rond. Il constitue la demeure seigneuriale et comprend chambres, salles communes, bibliothèque et salle de travail. Aucun mur ne mesure moins de 2.80 m d'épaisseur, les plus massifs dépassant 5 m, et même 7.50 m à la base.
La chapelle.
Une petite chapelle était souvent placée à côté de la chambre du seigneur. Elle était décorée de fresques, de vitraux et d'une croix d'or posée sur l'autel. Chaque matin, le seigneur et son épouse venaient y prier et assister à un office. Les autres personnes se rendaient dans une chapelle plus grande située dans la cour du château .
La cuisine.
En l'absence du seigneur, la cuisine était très calme. C'était une immense pièce où la cheminée occupait une grande place. Les cuisiniers disposaient de différents ustensiles : le mortier (1) qui servait à écraser les herbes et les épices, l'agitateur (2), un pilon (3) pour la viande, une écumoire (4) en métal et différents couteaux (5) pour découper la viande et les légumes.
La grande cheminée en était le seul moyen de chauffage.
Le cuisinier donnait des ordres à ses aides qui coupaient les légumes, plumaient les volailles et frappaient la viande pour l'attendrir. Un jeune marmiton, "le tournebroche", devait tourner la grande tige sur laquelle cuisait la viande. Le pauvre devait rester à côté de l'âtre qui dégageait une chaleur insupportable. Pour cuire le pain, un four en coupole était aménagé dans le coin de la cheminée. Une grande table occupait tout le milieu de la salle. Dessus, toutes les aides préparaient le repas.
La grande salle et les repas.
Les jours de fête, le seigneur organisait de grands banquets. Plusieurs tables étaient donc installées dans la grande salle. La famille du seigneur et les hôtes de marque mangeaient sur la table d'honneur plus haute que celles des autres convives. L'arrivée des serviteurs était toujours précédée d'une sonnerie de trompettes. Les invités de marque étaient alors servis dans des assiettes d'or ou d'argent, tandis que les autres mettaient leurs aliments sur de grandes tranches de pain rassis. Chacun possédait un couteau mais mangeait avec les doigts. Tout comme aujourd'hui, il était fort mal élevé de faire du bruit en mangeant, mais certains seigneurs se moquaient pas mal du savoir-vivre. Les restes du festin étaient distribués aux pauvres qui attendaient à la porte du château.
L'hygiène.
Les latrines (WC) se trouvaient à chaque étage, les unes au-dessus des autres. Les plus hautes débouchaient à l'air libre. Elles étaient composées d'un siège en pierre recouvert d'une bande de feutrine verte pour protéger du froid. Les excréments tombaient soit dans les douves, soit dans une fosse prévue à cet effet. Le seigneur disposait parfois de toilettes privées, appelées aussi garde-robe. Des bandes de toile faisaient office de papier et, afin d'empêcher les mauvaises odeurs, des herbes odorantes étaient jetées sur le sol.
Seuls les gens les plus riches pouvaient s'offrir le plaisir d'un bain chaud et parfumé car cela coûtait extrêmement cher. Pour en prendre un, le seigneur dépensait l'équivalent du salaire hebdomadaire d'un manoeuvre. Le savon à l'huile d'olives parfumé aux herbes fut utilisé dans le sud de l'Europe dès le VIII° siècle. Dans le nord, où l'on se servait d'un produit local fait à base de graisse animale, de cendre et de soude, le savon ne fut introduit que beaucoup plus tard.
Les vêtements sales étaient placés dans un tonneau où on les imprégnait de savon liquide, puis on les battait avec un battoir en bois.