L’histoire de la ville de Bruges L'histoire de Bruges commence il y a 2000 ans environ. Le territoire de la ville était alors occupé par une colonie gallo-romaine. Les Romains y conservaient vraisemblablement encore des renforts militaires à la fin du IIIe siècle. Lorsque saint Eloi vint propager le christianisme dans la région vers 650, Bruges jouait apparemment le rôle de capitale fortifiée de la zone côtière flamande.
L’histoire d’un nom ! Le nom de la ville possède différentes origines. Certains disent qu’au IXème siècle, Bruges se lança dans le commerce avec le Nord de l’Europe, en Scandinavie. Son nom viendrait donc du norvégien « Bryggia » qui signifie « débarcadère ou quai ». D’autres expliquent que le comte de Flandres édifie la ville près d’un pont, « Brugghe » en langue Flamande, et elle en prit alors le nom !
« Baudouin, le comte de Flandres, construisit une forteresse. Par la suite, pour les besoins et les nécessités de ceux de la forteresse, des marchands d’articles coûteux commencèrent à affluer près du pont du château ; ensuite des aubergistes se mirent à construire des maisons et à préparer des logements pour fournir à manger et à coucher ceux qui avaient à faire avec le seigneur. Leur formule était alors : « Allons au pont ! ». Les habitants s’y accrurent de telle sorte que bientôt naquit une ville importante qui, jusqu’à aujourd’hui, conserve son nom vulgaire car Brugghe signifie pont en Flamand. »
La naissance de Bruges selon la Chronique de Jean le long, XIVème siècle.
La ville de Bruges n’est alors qu’une petite cité édifiée autour du « Burg » c’est-à-dire du château du Comte de Flandres, Baudouin. Cette place forte possède un petit port sur la Mer du Nord mais son commerce reste discret. Il lui faudra attendre un événement exceptionnel, un miracle !
Quelques mots sur le fondateur de BrugesEn l’an 1134, un raz-de-marée touche les côtes de la Flandres ! Un grand canal est alors naturellement creusé jusqu’à la baie du Zwin, de sorte que la ville a désormais un accès direct à la mer du Nord. La ville peut ainsi participer au commerce international qui relie l'Angleterre, productrice de laine, la Gascogne, productrice de vin, et les producteurs de textiles de Flandres. Ce nouveau « bras de mer » passe près de la ville de Damme ou « l’Ecluse » qui vont devenir des avant-ports commerciaux de Bruges. En effet, les gros navires débarquaient leurs marchandises à l’Ecluse, elles étaient ensuite transportées sur des embarcations légères qui empruntaient le canal jusqu’au centre de la ville. C’est ainsi que Bruges put devenir, durant le Moyen-âge, le principal centre commercial du Nord-Ouest de l’Europe.
Baudouin Ier dit Bras de Fer (mort en 879), fut comte de Flandres de 863 à 879. D’après la tradition, Baudouin est le fils d’Odacre, un officier de l’armée royale de France. Il succède à son père et s’illustre comme un redoutable guerrier, ce qui lui vaut son surnom.
Son action est assez mal connue. Il lutte activement contre les Normands, qui depuis 810 dévastent les régions dont il est en charge. On le dit de haute stature, de teint brunet, de corps nerveux, agile à cheval. Une tradition fait de lui, jeune, le vainqueur d'un combat l'opposant à un ours dont il sortit vainqueur; cet exploit l'aurait fait remarquer par le roi Charles le Chauve. C’est d’ailleurs lors d’un séjour à la cour royale, à Senlis, que Baudouin enlève la princesse Judith, fille du roi Charles le Chauve et d'Ermentrude. Après s’être fait pardonné, Baudouin obtient du roi Charles le Chauve, le comté de Flandres.
Bruges devient au XIIIème siècle une ville importante et peuplée : 50000 habitants. Pourquoi ? La ville bénéficie de plusieurs atouts !
Bruges se révèle être un site idéal pour Baudouin. Il s’étend sur le long de la mer du Nord et a été fondé sur des marais asséchés. Cette région relativement fertile et propice à l’élevage des moutons qui donnent la fameuse laine. La ville peut alors compter sur une matière première produite sur place et peu coûteuse pour la production de drap de laine.
Autre point important pour une ville marchande, sa défense pouvait être facilement assurée car on ne pouvait y accéder qu’en franchissant l’un ou l’autre des deux bras du fleuve « Reye ». ce cours d'eau constitue alors des remparts naturels, « un mur d’eau ». Pour Baudouin, cette cité, qui allait se dresser sur une île, devait devenir le centre d’un marché européen. Il n’avait pas tort, des marchands affluent dès la construction du château comtal.
C’est aussi un carrefour entre les voies commerciales, à la fois terrestres et fluviales. Ce lieu convenait parfaitement aux échanges commerciaux entre les grandes foires commerciales de Champagne comme Troyes et Provins, où se rassemblaient marchands italiens et allemands, et les produits provenant du royaume d’Angleterre ou encore des pays de la Mer du Nord.