L' almanach de la mandragore
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 Les pauvres

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eudes

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MessageSujet: Les pauvres   Les pauvres Icon_minitime14.06.13 21:48

- La pauvreté urbaine de type antique s’est prolongée dans les régions à l’écart des invasions germaniques ou moins bouleversées par elle.
- Essais d’évaluation numérique difficiles mais l’effectif était constaté comme un scandale, qui
avait déjà provoqué des réactions opposés : la répression et la pitié.
- Afflux des malheureux dans les grandes villes d’Orient (Constantinople), contraste avec la dilution de la misère dans les campagnes d’Occident aux mêmes époques.
- les pères de l’église grecque ont dénoncé le régime du patronat comme une forme usurpée de la propriété légitime, déguisées sous l’apparence d’une protection.
- La fuite devant l’impôt et les charges fut une forme courante de l’émigration des pauvres vers les villes.
- On a pu parler d’un « raz de marée » de la pauvreté au 6e siècle, dans la partie orientale de l’ancien monde romain.
- Parmi les critères de la pauvreté, la malnutrition et la sous-alimentation on pût être décelées.
- La capacité au travail était la ligne de clivage entre pauvre valide et pauvre invalide : les pauvres valides devaient « prendre leur part de la peine terrestre et quitté   l’oisiveté qui les pousserait à la délinquance ».
- L’autorité impériale et l’Eglise concouraient à assurer une aide aux malheureux. L’une veillait à ce que les biens des églises et des monastères, ainsi que les aumônes des fidèles, ne soient pas détournés de leur finalité charitable ; l’autre assurait, comme un service public, l’aumône confiée aux diaconies et l’accueil offert par un réseau d’hôpitaux.
- « De la générosité antique à la charité chrétienne » on peut ainsi observer une continuité dans la partie orientale de l’ancien monde romain. L’orient et l’occident n’ont pas suivi le même rythme. Byzance conservait encore un prolétariat urbain
quand l’occident était déjà engagé dans une pauvreté essentiellement rurale. Cependant Byzance allait à son tour connaitre la pauvreté rurale.


- L’acceptation de la pauvreté matérielle, le mépris des richesses sont des voies de la sagesse.
- Il fut décisif pour le Moyen-âge que, dès l’antiquité tardive et les premiers temps médiévaux, la conception chrétienne de la charité, ait été proclamée et pratiqué par des évêques et par des moines : cette conception transforme l’humilité spirituelle en un élan vers Dieu, et vise à soulager l’humiliation matérielle et sociale des pauvres. Dès que sa propre subsistance et celle des siens est assurée, le possesseur a le devoir de donner le superflu aux pauvres.


- Les invasions germaniques ont accentué la récession de la vie urbaine. Ainsi pendant 6 siècles, jusqu’au 11e siècle, le lieu privilégié des confrontations entre riche et pauvre fut la campagne.
- L’équilibre d’une société essentiellement rurale dépend de 3 facteurs : la terre, la main-d’œuvre, l’outillage.
- Pour le pauvre mérovingien, la question au 9e siècle, est de conserver une place dans la société : « la pauvreté, n’est plus dans l’absence d’avoir, mais dans le manque d’être. »

1. Les misères de l’époque mérovingienne
- A l’époque mérovingienne, la galerie des pauvres involontaires est aussi diverse que l’origine et les circonstances de leurs afflictions. Parmi les pauvres conjoncturels et les pauvres structurels, selon que les circonstances
où le milieu institutionnel sont la cause principale de leur malheur, nous reconnaîtrons qu’aux temps « barbares » la première catégorie semble très nombreuse.
- Circonstances génératrices ou aggravantes des malheurs des pauvres : la peste et ses récurrences. La réaction populaire se manifesta surtout par des pèlerinages et des processions. des émeutes populaires contre les spéculations de la disette.
- Grâce à l’archéologie, on a   pu déceler des insuffisances alimentaires et malnutrition. Comme on ignorait les méthodes d’une saine conservation des stocks, on passait de la surconsommation à la restriction.
- Il y avait un taux élevé de mortalité infantile et beaucoup de veuves.
- Au 7eme siècle, on distingue l’indigent est sédentaire et isolé, ou vagabonds et en bande et le pauvre, ce n’est même plus ‘esclave devenus rares, c’est un paysan libre, d’humble condition et mépriser.
- La pauvreté structurelle résulte de l’organisation sociale et économique. Le pauvre est un paysans, juridiquement libre, parfois encore possesseurs d’un bien au soleil. Mais l’insuffisance de ses ressources, l’endettement, l’insécurité le conduisent, dès l’époque mérovingienne, à subir et même a sollicité le patronage pas puissant, en échange de services et de la fidélité.
- La nécessité du travail manuel restait grevée d’un triple héritage péjoratif : le dédain antique pour les œuvres serviles, relayée par l’estime germaniques pour la vie militaire, avait été rejoint par la prédilection judéo-chrétienne pour la vie contemplative. Tel est l’un
des aspects de la conception tripartite de l’ordre social ou le travail social est situé au bas de l’échelle, en tant que peine expiatrice du péché.


2. Les sujétions aux temps carolingiens
- Durant la « renaissance » carolingienne, roi et prélats ont pris une conscience plus nette de leur commun devoir de protection des « pauvres ».
- Pauvres : masse d’hommes libres, non dépourvus de terres, dominée par les possesseurs de grands domaines, qui, détenant à des degrés divers certaines attributions de la puissance publique et disposant de la force matérielle des armes, sont les puissants.
- Indigents : foule des malheureux, issus pour la plupart du groupe précédent et réduit à une sorte de déchéance, ils étaient souvent en bandes et erraient dans les campagnes.
L’existence de degrés dans la puissance et dans la pauvreté est exprimée dans les textes.
Le pauper carolingien n’était pas indigents.
- Détenteur de la justice, les puissants et leurs officiers pouvaient refuser d’entendre les pauvres.
- La royauté se déchargeait sur les grands de son devoir de protection des faibles.
- La puissance avait changé de nature et la violence de forme : les potentes ont disparu. Ils sont remplacés par des aristocrates riches en terre, parmi lesquels figurent des milites. Les pauperes aussi ont disparu, soit en franchissant le seuil de l’indigence soit en s’intégrant à de nouvelles formes d’organisation sociale.
- Ne pas être seul était une nécessité autant psychologique que sociale et économique pour échapper à la faiblesse et à l’écrasement.
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emeric

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MessageSujet: Re: Les pauvres   Les pauvres Icon_minitime14.06.13 21:50

Un peu compliqué ,à mon avis
merci
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lancelot

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MessageSujet: Re: Les pauvres   Les pauvres Icon_minitime18.07.13 16:22

L’infirmité ne se démarque pas de la misère à l’époque médiévale. En effet celle-ci s’inscrit dans la classe sociale des pauvres en tout genre, malheureux de la vie, mais aussi, pour les deux derniers siècles de l’époque médiévale, bohémiens, filles de joies, jongleurs, truands et autres marginaux. Les pauvres et les infirmes sont partout à l’époque médiévale et sont loin de représenter un phénomène isolé. En effet, si l’on considère les ressources matérielles, on peut dire que la majeure partie de la population à l’époque médiévale serait aujourd’hui considérée comme pauvre. Les techniques agricoles sont trop précaires pour permettre un bon rendement des terres et la population est à la merci du moindre changement climatique qui met en péril les cultures. D’autant que l’on observe un changement climatique après l’an mil qui aura des conséquences catastrophiques : le temps devient plus froid et humide. Les populations les plus démunies sont les premières touchée par le fléau de la famine, entre autres. L’état de pauvreté est tel que ceux qui la composent forment une classe complète de la population. Les infirmes font partie de cette population.

Éléments d'histoire


Avant le grand déclin du XVIe siècle

L’organisation de la société se fait alors de façon locale, le village ou groupe de villages assurant la subsistance de ses pauvres. L’infirme, lui est pris en charge soit par sa famille, soit par la paroisse de laquelle il dépend et a un rôle dans le monde rural, il permet le rachat des péchés, car il est comme le Christ, humble parmi les humbles. Mais un autre état de misérabilisme existe, et celui-ci concerne ceux qui ne dépendent pas d’un village ou d’une chapelle. Ce sont les électrons libres passant de ville en ville, ayant choisi volontairement de s’écarter des cadres de la société. Dans cette population de vagabonds, on trouve une grande partie d’infirmes. En effet, ceux-ci partent sur les routes pour aller sur les lieux saints, les lieux qui leur assureront une guérison. Ils quittent donc l’endroit où ils sont nés et partent, souvent très loin, parfois suivis d’un accompagnateur. La route est cependant fatale à nombre d’entre eux qui n’atteignent pas leur but. Ou bien, une fois arrivés, le miracle ne se produit pas et ils attendent. L’accompagnateur repart, laissant alors seul l’infirme, loin de ceux qui le prenaient auparavant en charge. Qu’advient-il alors de ces infirmes ? Certains reprennent la route, s’ils en ont la possibilité ; d’autres restent sur place où ils vivent de la mendicité.

Grandes misères des XIIIe et XIVe siècles: marginalisation des indigents et des malades

On connaît, du XIe au XIIIe siècle, une relative amélioration des conditions de vie, avec un accroissement de la population. La fin de cette accalmie se situe au XIIIe siècle où la densité de la population devient un facteur aggravant de la pauvreté, le nombre de terre n’étant pas suffisant pour nourrir toutes les bouches. Au XIVe siècle, la situation s’aggrave encore ; les famines, les guerres et surtout la peste créent une dépression démographique considérable ainsi qu’un état de misère sans précédent. La mort est partout, et on en cherche les causes. Toutes les populations marginales sont soupçonnées d’être responsables des maladies et surtout de la peste. Cela conduira par exemple à la grande persécution des juifs, accusés d’avoir empoisonné les puits et créé l’épidémie de peste. La répression ira même jusqu’à leur condamnation à mort (prenons par exemple le 14 février 1349, où sont brûlés près de 2000 juifs à Strasbourg). Bref, dans cet état de panique générale, toutes les personnes un peu étranges ou ne répondant pas aux normes communément admises, sont taxées des pires ignominies. Ainsi l’étranger est-il surveillé et peu admis dans les villes et les villages. Durant ces périodes de troubles, la situation dans la plupart des villages s’aggrave au point que leurs populations n’ont le choix qu’entre l’exil ou la mort. C’est à ce moment que l’on passe d’une société hautement sédentarisée à une autre, plus en mouvement. Les pauvres sont les plus touchés par les maladies et surtout la peste, car en cas d’épidémie, ces derniers ne peuvent fuir rapidement et ont souvent nulle part où aller. Puis, lorsqu’ils partent, ils sont souvent déjà infectés, apportant avec eux la terrible bactérie. Ainsi, ils propagent la maladie, et on comprend la réticence à cette époque d’accueillir des étrangers. Et on passe ainsi de la compassion à la méfiance envers ceux qui souffrent. Cependant la charité reste présente, mais elle ne s’effectue plus de façon individuelle comme auparavant : ce sont à présent les villes qui réfléchissent au problème de la pauvreté et offrent des solutions d’accueil. L’hébergement de cette masse de pauvres se fait en dehors des villes. Les miséreux sont relégués en bordure, ce qui les marginalise d’autant plus. On les loge dans des établissements en fonction de leur misère, les pauvres avec les pauvres, les malades avec les malades, les infirmes avec les infirmes… La prise en charge des malades et des pauvres prend un nouvel aspect qu’il gardera durant des siècles. À présent, la classe des indigents est mise à l’écart, et par conséquent, stigmatisée.

Attirance – Répulsion envers les pauvres

Les miséreux se trouvent donc dans une situation ambivalente puisque la pauvreté est un aspect dégradant de la personne, la mettant en marge de la société, mais ils s’avèrent être toujours indispensables à la réalisation des œuvres de charité. C’est pourquoi il existe ce double élan de répulsion - attirance. Il faut cependant se garder de croire que les pauvres étaient tous considérés de la même façon. De ce point de vue les malades et les biens portants ne sont pas considérés de la même façon comme pauvres. En effet, la société médiévale n’admet la mendicité que si celle-ci est nécessaire ; or, on estime qu’une personne valide est apte à travailler et ne doit pas mendier. C’est pourquoi un certain nombre de personnes choisirent de paraître infirmes pour demander l’aumône. Certaines allèrent jusqu’à l’automutilation. D’autres adoptèrent une pauvreté volontaire et attiraient sur elles l’admiration. Ayant délibérément écarté tous biens matériels pour se rapprocher de l’idéal prôné par le Christ, ces derniers étaient considérés comme des modèles à suivre, et les dons affluaient vers ces nouveaux serviteurs du Christ au plus près des misères de ce monde. Cependant, le comportement envers les vrais nécessiteux ne ressemble guère à cet élan d’amour que connaissent les pauvres des ordres mendiants, les premiers provoquant plutôt la répugnance et la mise à l’écart.
On voit dans la miniature du milieu du XVe siècle ci-contre l’interdépendance des riches et des pauvres, d'une certaine manière indispensables l’un à l’autre.

Le devoir de charité

Le pauvre est indispensable à la réalisation des œuvres de charité. Sans lui, les riches ne peuvent donner l’aumône et prouver leur générosité aux yeux de tous. Cet exercice courant d’aumône ne se faisait pas sans une mise en scène prouvant la bonne foi, mais aussi l’étendue des richesses et la puissance du donateur. Ainsi les pauvres sont un moyen d’assurer le salut et la reconnaissance sociale aux riches.
Dans ce contexte on se rend bien compte que rien n’était fait pour faire sortir l’indigent de sa situation. En effet, le pauvre n’a de valeur que parce qu’il est pauvre, et son changement d’état n’est à la limite pas accepté. À cela s’ajoute l’idée que la création étant d’ordre divin, il est répréhensible de vouloir modifier la condition dans laquelle Dieu vous a mis.
C’est une des raisons pour lesquelles le vol est tant condamné, car il représente dans les mentalités une façon pour le pauvre de se sortir de son état. Il n’a pas à convoiter ce qu’il ne possède pas car sa situation est légitime. Ainsi le seul mode de subsistance admis se situe dans l’aumône. Jusqu’au XIIe siècle, les mendiants sollicitaient l’aumône de porte à porte en promettant de prier pour l’âme du bienfaiteur. Les pauvres quémandaient également de quoi vivre sur les places publiques ou devant les églises. Après la messe du dimanche, une foule de mendiants venaient jouir des dons des fidèles, plus importants ce jour-là. Après les bouleversements des XIIe et XIIIe siècles- la ville s’affirme de plus en plus comme un centre économique vivace, supplantant le système féodal dont l’économie dépend des villages. Les villes deviennent des centres commerciaux importants par lesquels transitent l’argent et les biens. Cette nouvelle économie attire les paysans, journaliers agricoles sans possession, ou toute autre personne dans le besoin. En effet, les villages ne pouvaient plus assurer la charge de ses indigents, et la recette en argent de ceux-ci pouvait être très fructueuse dans les villes.
C’est à cette époque que l’on voit se développer le « métier » de mendiant. En effet, face à l’appât de ce gain facilement gagné et face à la rigueur de la vie rurale, nombre de pauvres remplissent les villes et en accentuent l’accroissement démographique. Au même moment se met en place tout un ensemble de lois visant à régir la masse des indigents. La mendicité devient alors très contrôlée et on assiste à la création de postes spéciaux, à l’initiative de la ville, pour surveiller et réprimer les mendiants. Comme nombre d’entre eux n’entraient pas dans les normes établies, ils vivaient clandestinement dans les quartiers les plus démunis.
Les infirmes, eux, avaient le droit de mendier. On considérait légitimement qu’ils ne pouvaient travailler et que si leur famille ne pouvait les prendre en charge, la ville et surtout les instances épiscopales se devaient d’assurer leur subsistance. Le handicap devait être suffisamment lourd pour que la prise en charge soit efficiente.
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morgane

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MessageSujet: Re: Les pauvres   Les pauvres Icon_minitime18.07.13 16:27

La charité dans les villes

Cette prise en charge s’effectue alors de deux façons : soit dans la distribution d’aumône lors des fêtes religieuses importantes, soit par le biais des hôpitaux, qui assurent à la fois le toit et le couvert. La distribution de l’aumône est réglementée et se fait souvent sous forme de produits en nature car plus faciles à contrôler dans leur utilisation que l’argent. On distribue en premier lieu du pain : par exemple à Strasbourg, deux miches de quatre livres chaque dimanche. On donne également des vêtements. En 1319 le recteur de l’église Saint-Étienne de Strasbourg décide que 90 aunes d’étoffe seraient achetées et distribuées à ses frais aux pauvres au cours de son office anniversaire. Tous n’avaient pas le droit de bénéficier de ces dons. En effet, il fallait montrer des qualités morales satisfaisantes pour obtenir ces avantages. Les truands ou les personnes de mauvaise vie étaient exclues. Pour contrôler la distribution, on attribuait à chacun des jetons, un badge ou un écusson, en somme un moyen de vérifier que la distribution n’était faite qu’une seule fois par personne. Les personnes sélectionnées étaient souvent des privilégiés ayant travaillé auparavant dans telle ou telle famille. Les étrangers ne pouvaient espérer obtenir ce privilège.
Les établissements d’accueil, eux, assuraient le logis et le couvert à tous ceux qui ne pouvaient vivre de la mendicité pour des raisons médicales. De taille modeste dans les petites villes, ils pouvaient héberger plusieurs dizaines de personnes dans les bourgs plus imposants. A Strasbourg, l’hôpital peut accueillir plus de cinquante personnes.

L’entrée dans ces établissements est contrôlée. On vérifie tout d’abord les qualités morales de la personne qui se présentait, s’assurant qu’elle n’avait pas commis de délit. Puis on lui confisquait tous ses biens. Ceux-ci lui seraient restitués si un jour elle sortait de l’établissement (ce qui ne se produisait pas souvent puisque ces hôpitaux n’étaient pas des lieux où l’on soignait les malades, mais plutôt des mouroirs). On y accueillait de façon exceptionnelle des étrangers, puisque la police apportait chaque matin les mourants qu’ils trouvaient, étranger ou pas.
À Strasbourg, le cimetière était disposé derrière l’hôpital, et souvent incapable d’accueillir le nombre important des corps. Cela répandait une odeur infecte dans tout le quartier.

Une fois accueilli dans l’hôpital, le malade pouvait y rester jusqu’à sa mort (sauf en cas de perturbations graves qui auraient provoqué son expulsion). Dans l’établissement, les malades recevaient les mêmes soins qu’ils auraient eu s’ils avaient eu une famille. C'est-à-dire des soins sommaires comprenant des mises en place de pansements, des saignées ou des soins aux ventouses. La femme du responsable de l’établissement avait la charge des malades et se comportait avec eux plus comme une mère que comme un médecin.

La charité dans les monastères

La charité et les dons s’effectuent également dans les monastères. La règle de saint Benoît par exemple exprime bien cette obligation. Chaque monastère doit posséder une « hostellerie » pour accueillir les voyageurs et les pauvres. Une boulangerie est parfois installée à côté de celle-ci pour permettre la distribution d’une ration de pain quotidienne pour toute personne se présentant à l’abbaye. On offrait également un lieu où dormir à qui le demandait. Mais le séjour ne devait pas être de longue durée et on ne tardait pas à remettre sur les routes les vagabonds. Les malades ou infirmes qui ne pouvaient se déplacer avaient le privilège de rester plus longtemps à l’abbaye. Le lieu d’accueil des gens de passage est construit à côté de la porterie. C’est d’ailleurs l’un des premiers bâtiments à être construit, l’autre étant le lieu d’habitation des moines. On peut prendre comme exemple significatif l’abbaye du Thoronet dans le Var, construite à partir de 1160, où l’on peut se rendre compte que les deux premiers bâtiments construits ont été l’actuel cellier et une première hostellerie, modifiée par la suite.
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