Les armoiries sont des signes de reconnaissance, apparues dans le second quart du XIIème siècle. Elles seules permettent aux combattants, devenus méconnaissables sous le heaume, de s’identifier.
Le heaume est le casque, d’abord muni d’une simple protection nasale, de forme légèrement pointu, il évolue au XIIème siècle vers un modèle plus fermé,
ne laissant qu’une ou deux fentes pour la vue, reposant sur les épaules, et de forme plus arrondie, puis plus plate au sommet.
La barde est une armure complète qui protégeait le cheval de bataille. Elle est fortement articulée au niveau de l’encolure. Au tournoi, le cheval ne portait généralement que la partie qui protège la tête, le chanfrein. Le chanfrein protège la tête du cheval, avec une partie articulée qui se rabat sur la nuque. Très souvent, au centre du chanfrein se trouve une pointe d’une vingtaine de centimètre, telle une licorne.
Le haubert est la cote de maille, relativement souple, qui descend jusqu’aux genoux, fendue devant et derrière pour permettre de monter à cheval. Elle est formée de petits anneaux de fil de fer entrelacés, engagés les uns dans les autres puis rivés. On réalise aussi des moufles de maille, des chausses de maille et des coiffes de maille. Le haubert protège contre les coups d’épée ou les flèches, mais non contre l’arbalète ou la lance.
Le fléau est une arme d’un manche de bois muni d’une chaîne métallique à laquelle est accrochée une masse de fer. Le fléau était surtout employé en Allemagne et en Suisse à partir du XIIème siècle mais beaucoup moins en France. Cette arme était terriblement destructive pour les hauberts mais pouvait également blesser celui qui la maniait. Les fléaux des fantassins avaient un manche plus long afin de pouvoir atteindre les cavaliers. La masse suspendue à la chaîne était généralement sphérique et munie de pointes plus ou moins longues, mais elle pouvait aussi n’être qu’un lingot de fer rectangulaire.
Le bouclier ou écu est en bois puis en fer, de forme étroite et longue, pointue à la base, il est tenu au bras gauche ou suspendu au cou du chevalier pour chevaucher, il protège surtout son côté gauche. L’épée était faite au départ pour le combat à pied, pour littéralement fendre l’adversaire, pour cela elle était assez épaisse, mesurait un bon mètre et pesait 2 à 3 kg, avec une longue poignée pour la saisir à 2 mains.
La lance, tige de bois terminée par une pointe en fer, de 2.5 m de longueur, elle devait être assez solide pour ne pas éclater sous les chocs frontaux.
La lance était solidement coincée sous l’épaule droite Les éperons sont à molette, avec des pointes de 4 cm de longueur.
Au combat :Si au début du Moyen-Age l’arme offensive était le glaive3, il fut remplacé par la lance, que l’on projetait de loin sur l’ennemi. Une véritable révolution apparue au XIème siècle, quand les chevaliers découvrirent qu’il valait mieux garder la lance en main, fermement calée sous l’aisselle, tout en fonçant sur l’ennemi pour percer son armure ou le désarçonner. Cette méthode de cavalerie lourde fut rendue possible par la généralisation des étriers (apparus au VIIIème siècle en Europe) et de la selle profonde et enveloppante, deux éléments qui rendent solitaire le cavalier et son cheval, et transforment ainsi la vitesse du cheval en puissance d’impact.
Lorsque l'ennemi était en vue, le chevalier descendait de son roncin qui l'avait transporté, puis enfourchait son destrier et prenait des mains de son écuyer le bouclier et la lance.
Il s'approchait alors au trot, puis arrivé à 30 mètres, il éperonnait son cheval et se lançait sur l'ennemi, la lance solidement coincée sous son aisselle droite, en l'abordant par la gauche. En fait, à cause du poids des armes et des armures du chevalier et du cheval, tout cela se passait lentement, comme dans un film au ralenti, bien loin des charges de cavaleries du XVIIIème siècle.
Entre chevaliers, on préférait désarçonner l'ennemi plutôt que de le tuer. On pouvait ainsi tirer une rançon pour la libération du chevalier. On récupérait aussi son cheval, car un bon destrier entraîné à la guerre valait fort cher. Au XIIème siècle, la guerre était permanente, les chevaliers passaient chaque été à combattre car la guerre était un jeu, le divertissement principal de la noblesse. Les chevaliers passaient aussi beaucoup de temps à cheval pour chasser dans les forêts, où l'homme ne sortait pas toujours vivant du combat avec le gros gibier.
Tactiques de la CavalerieLa cavalerie était généralement divisée en trois groupes ou divisions qu'on envoyait à la bataille l'un après l'autre. La première vague devait enfoncer les rangs de l'ennemi ou le gêner assez pour que la seconde ou la troisième vague puisse y parvenir. Une fois l'ennemi mis en déroute, les captures et tueries pouvaient avoir lieu.
En réalité, les chevaliers suivaient leurs intérêts au détriment des plans, des stratèges. L'intérêt principal des chevaliers était l'honneur et la gloire, et ils usaient de manigances pour être au premier rang de la première division. La victoire finale n'était qu'au second plan, derrière la gloire personnelle. Quels que fussent les plans établis, les chevaliers chargeaient dès qu'ils apercevaient l'ennemi...
Les stratèges mettaient quelquefois leurs chevaliers à pied de façon à mieux pouvoir les contrôler. Ce choix était souvent adopté par les commandants de petites armées, qui n'avaient que peu d'espoir de remporter une victoire en chargeant. Les chevaliers à pied venaient en renforts des combattants tout en soutenant le moral des troupes de roturiers fantassins4. Les chevaliers et les autres soldats à pied combattaient derrière des rangées de pieux ou autres dispositifs conçus pour minimiser l'impact des charges de cavalerie.
La bataille de Crécy, en 1346 est un bon exemple de conduite indisciplinée de la part des chevaliers. L'armée française était environ quatre fois plus nombreuse que l'armée anglaise (40 000 hommes contre 10 000) et comprenait beaucoup plus de chevaliers montés. Les Anglais divisaient leurs troupes en trois groupes de grands archers protégés par des pieux enfoncés dans le sol. Entre les trois groupes, se trouvaient deux groupes de chevaliers à pied. Un troisième groupe de chevaliers à pied était gardé en réserve. Des arbalétriers5 mercenaires génois étaient envoyés par le roi de France pour attaquer l'armée anglaise à pied, pendant qu'il essayait de former trois divisions de chevaliers. Toutefois, les arbalètes étaient humides et totalement inefficaces. Les chevaliers français ne tenaient pas compte des tentatives d'organisation de leur roi : dès qu'ils voyaient l'ennemi, ils oubliaient toute discipline et se mettaient à crier « À mort ! À mort ! ». Le roi de France se montrait alors impatient avec les Génois et ordonnait à ses chevaliers de charger. Ceux-ci écrasaient les arbalétriers sur leur chemin. Même si la bataille durait toute la journée, les chevaliers anglais à pied et les grands archers (qui avaient conservé leurs arcs à l'abri) vainquaient les Français qui s'étaient battus en ordre dispersé.
À la fin du Moyen-Âge, le rôle de la cavalerie lourde était fortement réduit : du point de vue militaire, elle avait quasiment la même importance que les troupes de fantassins et de lanceurs. Les stratèges savaient qu'il était futile de charger des troupes d'infanterie bien implantées et disciplinées. Les règles avaient changé. Les pieux, les pièges à chevaux et les tranchées étaient couramment employés par les armées pour les protéger contre les charges de cavalerie. Les charges menées contre les rangs serrés des soldats armés de piques et les archers et/ou les tireurs se transformaient en boucherie où on avait peine à distinguer les cadavres des hommes de ceux des chevaux. Les chevaliers devaient alors combattre à pied ou attendre le moment opportun pour charger. Les charges dévastatrices restaient encore possibles, mais seulement lorsque l'ennemi était en fuite, désorganisé, ou qu'on avait réussi à le chasser de derrière ses défenses.