Peu de métropoles ont porté autant de noms que celle-ci... Elle a été fondée en 667 avant notre ère par des colons grecs venus de Mégare qui lui ont donné le nom d'un roi légendaire,
Byzance.
La cité s'est développée grâce à sa situation exceptionnelle entre l'Europe et l'Asie, sur les détroits qui mènent de la mer Méditerranée à la mer Noire. Elle est en effet située sur un promontoire à l'entrée du Bosphore. Cet étroit chenal ouvre au nord sur la mer Noire (
Pont-Euxin en grec ancien) et au sud sur la mer de Marmara. Cette dernière est une mer fermée qui débouche elle-même sur la mer Égée et la Méditerranée par le détroit des Dardanelles, que les Grecs anciens appelaient
Hellespont.
En 330 après JC, l'empereur romain
Constantin 1er choisit le site pour y établir sa nouvelle capitale en remplacement de Rome. Il lui donne le nom officiel de
Nouvelle Rome.
Après la mort de Constantin, la cité prend son nom et devient
Constantinopolis, ce qui veut dire
ville de Constantin en grec (
Constantinople en français).
Aujourd'hui encore, le patriarche orthodoxe grec porte officiellement le nom de
«patriarche de Constantinople-Nouvelle Rome». Il réside dans le quartier du
Phanar (ainsi nommé d'après une lanterne qui signalait autrefois ce quartier) entouré d'un synode de 12 évêques. Ils sont comme lui élus à vie.
Après la
prise de la ville par les Turcs en 1453, la cité devient la capitale de l'empire ottoman et la résidence officielle du calife musulman. Dans l'usage courant, elle prend alors le nom d'
Istanbul (ou
Istamboul en français). Selon une thèse très répandue, ce serait une déformation populaire de l'expression qu'employaient les Grecs pour dire : (je vais)
eis tin Polin (à la Ville). Le nom actuel de la ville vient sans doute plus simplement d'une altération populaire progressive de
«Konstinoupolis» en
Konstantinopol (comme
Sevastopolis est devenue
Sébastopol) puis
Stantinopol. Comme la phonétique turque ne peut prononcer un
st sans le faire précéder d'un
i (ainsi
stylo devenant
istilo), on a donc eu
Istantinopol puis, la paresse aidant,
Istantpol,
Istanbul (
Istamboul en français littéraire)