Pour la construction des églises, l'art ogival reprend la forme de croix latine en honneur dans les églises romanes, avec une nef centrale et deux nefs transversales (les
transepts).
Pour le reste, c'est le fruit d'une expérimentation continue d'un chantier au suivant, avec des succès repris et amplifiés par les maîtres d'oeuvre, mais aussi des échecs, dont les enseignements sont également pris en compte.
Il tire profit de l'invention de la
croisée d'ogives et des
arcs- boutants pour multiplier les ouvertures dans les murs et porter la nef à de très grandes hauteurs.
– La voûte d'arêtesLa voûte d'arêtes est au coeur du style gothique. Selon ce principe, la
nef est divisée en
travées plus ou moins carrées.
La voûte de chaque travée est supportée par les piliers des quatre angles, grâce à des arcs brisés dont les pieds reposent sur ces piliers et qui se rejoignent au centre, à la
clé de voûte.
Les murs latéraux, entre les piliers, ne supportent de ce fait aucun poids. Cela leur permet d'atteindre de grandes hauteurs et d'être évidés pour faire place à d'immenses verrières (
vitraux ou rosaces).
Dans la voûte, les arcs brisés délimitent des demi-cylindres qui se pénètrent à angle droit. Ces arcs brisés sont les
ogives étant les nervures en pierre destinées à cacher les irrégularités des raccords aux arêtes de la voûte.
Les arcs brisés, dans la voûte de chaque travée, délimitent des demi-cylindres qui se pénètrent à angle droit. Les raccords sont cachés par des nervures en pierre : les
ogives. Pour cette raison, les arcs brisés qui supportent la voûte sont appelés
croisées d'ogives.
Les travées sont séparées par des
arcs-doubleaux.
Notons sur plusieurs édifices de la première période (Paris, Laon, Bourges, Soissons) des travées doubles, avec deux fois trois compartiments (en incluant les nefs latérales) et, au milieu, entre les deux travées, un arc-doubleau secondaire. Cette
voûte sexpartite sur plan carré sera vite abandonnée au profit de la
voûte sur plan barlong, qui n'embrasse qu'une seule travée, avec une répartition des efforts équilibrée sur chaque pilier.
– les arcs-boutantsL'effort qui s'exerce sur les piliers est équilibré par des contreforts extérieurs, rectilignes ou inclinés, avec une fonction d'étai. Pour que ces étais ne s'écrasent pas eux-mêmes sous la pression de la voûte de la nef, ils sont supportés par un arc. C'est l'
arc-boutant.
D'origine romaine, il a été utilisé pour la première fois dans les églises après l'effondrement de la voûte de l'abbatiale de Cluny, en 1125.
Sa culée est généralement surmontée d'un clocheton en pierre (le
pinacle), dont le poids contribue à contrecarrer la poussée latérale exercée par la nef. Parfois, comme à
Beauvais, la plus haute cathédrale de la première époque gothique, les arcs-boutants sont reliés entre eux par des tirants en fer pour plus de sûreté.
L'extrados de l'arc-boutant sert à l'évacuation des eaux pluviales : celles-ci sont rejetées le plus loin possible par les
gargouilles.
Vus du ciel, les arcs-boutants qui corsettent l'édifice sur son pourtour donnent à l'église gothique l'allure d'un insecte monstrueux.
– La nef et les déambulatoires latéraux
Pour que les contreforts extérieurs atteignent le haut de la nef centrale, on surélève les nefs latérales ou
déambulatoires avec des
tribunes. Les tribunes n'ont donc qu'une fonction structurelle.
– Le triforiumLe
triforium, galerie supérieure, a été au départ nécessité pour cacher la partie opaque des murs de la nef, où s'appuient les toitures du déambulatoire. Il deviendra à terme purement décoratif.
– Les gargouillesLes
gargouilles évacuent les eaux de pluie en les empêchant de ruisseler le long des façades.
Ces dispositifs essentiels au bon entretien de l'édifice offrent aux sculpteurs prétexte à donner libre cours à leur imagination et à réaliser des figures monstrueuses.