L' almanach de la mandragore
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| | Histoire de la sorcellerie | |
| | Auteur | Message |
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guenievre
Messages : 24 Eperons d'or : 50 Courage et fidélité : 1 Date d'inscription : 07/06/2013
| Sujet: Histoire de la sorcellerie 07.06.13 16:39 | |
| Bonjour à tous. Voilà mon premier article.J'espère qu'il vous plaira.
QU’EST CE QUE LA SORCELLERIE ?
La sorcellerie désigne souvent la pratique d'une certaine forme de magie, dans laquelle le sorcier ou la sorcière travaille avec les énergies globales, que ce soit celles des plantes, des cycles lunaires, des saisons ou même des entités.
Selon le contexte et le milieu culturel dans lequel ce mot est employé, il désigne des idées différentes, voire opposées. Chaque société possède ses propres conceptions en matière de tradition, de croyance, de religion, de rites, de rapport à l'au-delà et à la mort et d'esprits bons ou mauvais ; il est parfois impossible de trouver un équivalent d’une culture à l’autre.
La Sorcière
La notion de sorcière est très ancienne, déjà à l'époque pré-chrétienne on considère qu'il y a des êtres démoniaques, des femmes aux pouvoirs maléfiques généralement acquis par un pacte avec le diable.
Les femmes qu’on accusait souvent de sorcellerie étaient des vieilles femmes aigries, aux mentons et genoux presque soudés par l’âge, le dos arqué, clopinant sur un bâton, l’œil creux, édenté, le visage raviné, les membres agités de tremblements, marmonnant dans la rue. En 1275 fut brûlée la première sorcière condamnée par un tribunal ecclésiastique.
ACCUSATIONS
En cette période de "chasse aux sorcières", on accusait les sorcières de :
* De pratiquer le maléficium * D’être une personne à part * d'avoir pactisé avec le diable * de lui avoir vendu leur âme * d'entretenir des relations sexuelles bestiales avec lui * d’avoir des pouvoirs magiques * de pratiquer l'inceste * de dévorer des enfants nouveau-nés et de faire de leur chair, de leur sang ou de leurs os des breuvages dont se repaît leur secte.
Image de la sorcière au Moyen-âge
Durant le Moyen-âge, sorciers et sorcières faisaient partie intégrante du village. Les gens de l’époque ne voyaient aucune différence entre ce type de croyances et le christianisme. Grâce à leurs conseils et leur savoir les sorcières rassuraient la population et occupaient une place importante dans la société, ce qui avait pour effet de réduire l’influence des prêtres sur la population.
Par son rôle de sage femme elle remplaçait les médecins coûteux et rare à la campagne. Cet équilibre va se briser au XVI siècle, car l’Eglise et les élites sociales vont créer un mythe nouveau, celui de la sorcière démoniaque selon lequel les sorciers et sorcières font partie d’une secte diabolique. A ce moment la sorcellerie est redéfinie comme un crime si grand que le châtiment se doit d’être sans pitié. La peur et la psychose s’installent alors dans la population.
Le mythe du Sabbat démoniaque
Le mythe du Sabbat était les assemblées nocturnes des sorcières durant lesquelles se déroulait la messe noire, qui représentait la messe catholique inversée, car tout ce qui était blanc ou de couleur claire devenait noir, au moment de la communion on mangeait et on buvait des choses de couleur sombre, on prononçait des mots de latin à l’envers et l’eau bénite était remplacée pas l’urine du diable. Puis venait le banquet où l’on servait des mets telles que charognes en décomposition, bave de crapaud, de la chair humaine.
Le procès
Pour être soupçonné de sorcellerie il suffisait d’avoir une réputation et qu’il y’ai des rumeurs pour que les imaginations se déchaînent. Puis venait l’élément déclencheur, une mort inexpliquée, la grêle qui détruit une récolte, un orage violent, un animal naissant anormal et on se tournait alors vers celle sur qui la rumeur courait.
Une fois arrêté la supposée sorcière était conduite en prison ou on lui rasait le corps pour voir si elle avait des taches des naissances considérées à cette époque comme la marque du diable.
Au début il n’y avait pas de violence car le but premier était de l’affaiblir en la privant de nourriture et de boisson.
Lors du procès, le témoin confirme qu’il connaît l’accusée et que cette dernière a une réputation de sorcière, ensuite il énumère les dommages qu’elle a causés, perte d’animaux, maladies, ou mort d’un membre de la communauté.
L’Exécution
L’exécution est un spectacle, la foule y participe : on crie, on hurle, on insulte le/la condamné, on se réjouit de ses souffrances. La cérémonie a lieu au centre ville, sur la place du village.
Contrairement à ce qu’on croit, toutes les sorcières ne périssaient pas par le feu. Beaucoup était pendues, d’autres étranglées avant d’être brûlées.
Brûler un corps n’était pas pratique car c’était un processus long et il fallait beaucoup de bois, ce qui coûtait chère. Il a donc fallu inventer d’autres moyens de mise à mort tels que : * on étripait * on crucifiait * on émasculait * on enterrait vif * on décapitait | |
| | | cocochanel
Messages : 13 Eperons d'or : 23 Courage et fidélité : 1 Date d'inscription : 14/07/2013
| Sujet: Re: Histoire de la sorcellerie 18.07.13 22:57 | |
| Au Moyen Age, en Europe, on parle déjà de pacte avec Satan . Ceci reflète bien le besoin de l’Eglise d’édicter les limites entre le « Bien » et le « Mal ». En réalité, au 11e siècle, la chrétienté démarre la chasse aux hérétiques dont font partie les sorciers. L'inquisition va augmenter ce phénomène. Jusqu’à la fin du 16e siècle, les sorciers et sorcières étaient considérés comme des devins et guérisseurs, ils étaient donc indispensables dans les villages où les habitants étaient superstitieux. On ne connaissait rien du corps humain ni de la nature, c’est pourquoi les maladies, la famine, les tempêtes, la mort étaient vus comme des phénomènes surnaturels qu’il fallait combattre par des moyens tout aussi surnaturels.. Ainsi ceux qui avaient le pouvoir d’entrer en contact avec ces forces étaient utiles pour protéger les villageois. Mais on sait que la plus mauvaise période pour les sorciers fut de la deuxième moitié du 16e à la fin du 17e siècle. Pourquoi cette épidémie de bûchers entre le XVI et le XVIIème siècle? Lors de cette période, la Chrétienté régnait en maître sur l’Europe. Mais, même s’il est vrai que l’Église a eu une grande importance dans ce phénomène, ce n’est peut-être pas la seule explication de ce mouvement de masse à travers toute l’Europe. Suite aux nombreux voyages transocéaniques et aux découvertes qui s’ensuivent, les savants sont troublés par rapport à ce que l’Église affirme du monde, par exemple sur le géocentrisme, et remettent en question son enseignement. L’essor du Luthéranisme et du Calvinisme ébranle les dogmes, l’unité et l’autorité ecclésiastiques. Enfin, suite à la guerre de Trente Ans, accompagnée de famines et d'épidémies de peste, la population, qui vit dans la terreur, va chercher le réconfort dont elle a besoin. Soit dans d’autres cultes que celui de Dieu, soit dans la poursuite et l’exclusion de celui qui porte malheur, le bouc émissaire, pour écarter le danger . Le pouvoir politique et judiciaire ainsi que l’Église vont souvent s’unir pour éliminer ces croyances, restaurer l’unité de la Foi, rétablir la paix sociale et développer le pouvoir central. Dès ce moment l’association de la sorcière au démon et au mal est systématique, lançant alors une véritable chasse aux sorcières.
Les persécutions Pourquoi y-a t-il eu plus de sorcières que de sorciers sur les bûchers ? Selon certains historiens il y a eu un sorcier poursuivi contre dix sorcières exécutées. Ce chiffre est peut-être un peu exagéré mais il n’en reste pas moins que la différence est grande. La tradition et l’Église y ont joué leur rôle. On peut dire que ce fait est directement lié à la condition de la femme, considérée alors comme une créature inférieure. Par ailleurs, pour l’Église, la femme était un être faible, menteur, celle par qui le mal était arrivé dans le monde, en se laissant tenter par le diable au Paradis terrestre. La Nature féminine, en lui donnant le pouvoir d’enfanter, selon des modalités physiques encore mal connues à l’époque, lui confiait une puissance mystérieuse. Cette fonction lui permettait aussi, en formant avec Satan un couple maudit, de transmettre ses pouvoirs maléfiques. Or on sait que les rites de type sexuel étaient fréquents (Sabbat des sorcières) ou en tout cas fréquemment suspectés dans les activités des sorcières. Elle avait enfin par sa position dans la famille plus de contrôle – et d’occasions d’agir - sur la santé de celle-ci (préparation de la nourriture, soins aux enfants, aux malades, élevage des petits animaux…).
Les procès Les sorcières accusées devaient passer par plusieurs épreuves, comme celle de l’eau ou celle effectuée par le «Piqueur». Le pacte avec le diable laissait soi-disant une marque particulière sur la peau de la sorcière que les juges étaient chargés de trouver. Cette marque était insensible à la douleur, ainsi le Piqueur bandait les yeux à la sorcière puis il la piquait avec des aiguilles sur tout le corps. Dès qu’il trouvait un endroit insensible, il la faisait avouer ses crimes par la torture. L’épreuve de l’eau consistait à mettre une sorcière pieds et mains liés dans une grande quantité d’eau ; si elle coulait, ce n’était pas une sorcière, si elle flottait, elle en était une car les sorcières savaient défier toutes les lois, y compris celle de la nature. Après avoir avoué, on l’exécutait en la brûlant publiquement.
A cette période, la sorcière est donc devenu un bouc émissaire. Le parlement de Paris, par exemple, a envoyé des administrateurs dans les campagnes pour arrêter les pratiques superstitieuses des villageois et pour chasser les personnes qui les détenaient, c'est-à-dire les sorciers et sorcières. Les paysans, terrifiés se sont mis à dénoncer les sorcières par peur d’être dénoncés à leur tour. | |
| | | amyvette
Messages : 49 Eperons d'or : 121 Courage et fidélité : 1 Date d'inscription : 11/02/2011 Age : 87 Localisation : ,Belgique
| Sujet: Re: Histoire de la sorcellerie 14.08.13 13:23 | |
| On appelle sorcellerie des pratiques fondées sur l'invocation et la manipulation de forces surnaturelles. Il est assez difficile de distinguer la sorcellerie de la magie. Toutefois, on peut dire que la magie a pour but, en général, de soumettre les puissances supérieuses à la volonté de l'humain; la sorcellerie vise particulièrement à amener l'intervention des génies malfaisants, plus spécialement des démons ou du Diable, pour des sortilèges destinés surtout à produire la mort ou l'amour.
C'est en Thessalie, aussi loin que les documents permettent de remonter, que doit être placé le berceau de la sorcellerie, telle qu'on la connaît dans le monde occidental. De Thessalie, la sorcellerie se propagea dans la Grèce proprement dite, où elle prit le nom de goétie et recula les limites de cet art infernal, dans lequel les poisons jouèrent le principal rôle. Rome connut à son tour les philtres, les envoûtements et les évocations de la sorcellerie, où ses pratiques ténébreuses et criminelles furent couvertes dans les laboratoires secrets sous la dénomination de mathématiques, tandis que les réunions nocturnes de ses adeptes avaient lieu dans les cavernes du mont Esquilin. Dès les premiers temps de la propagation du christianisme, la sorcellerie se spécialisa dans la démonialité. Satan ou Belzébuth fut l'objet d'un nouveau culte mystérieux, et la sorcellerie inaugura le pacte avec le Diable. C'est alors que furent instituées les réunions nocturnes du sabbat, présidées par Satan sous la forme d'un bouc monstrueux, lors desquelles avaient lieu toutes les profanations, toutes les orgies et les pratiques criminelles qui se perpétuèrent jusqu'au Moyen âge.
Les principales pratiques de la sorcellerie consistaient en un pacte avec le Diable, par lequel le sorcier lui livrait son âme pour l'éternité en échange d'une délégation temporaire de son pouvoir malfaisant; en la préparation de philtres amoureux, de breuvages mortels, d'onguents étranges, selon des recettes et des formules macabres et souvent horribles; dans l'évocation des morts, dans des scènes d'une lubricité exacerbée, où les adeptes commerçaient charnellement avec les incubes et les succubes; dans les incantations, les envoûtements, les sorts et les maléfices, dont les formules composaient, des grimoires mystérieux, etc.
L'une des pratiques les plus horribles de la sorcellerie est la messe noire, qui alliait les cérémonies du culte aux pratiques de la magie. Au moment de l'offertoire, un enfant était égorgé et son sang versé dans un calice. Ces messes étaient généralement dites pour l'amour, et l'officiant célébrait sur le corps nu de l'intéressée. A côté de pratiques telles que les poisons et les avortements, les sorcières distribuaient aussi des recettes efficaces contée les maladies. Paracelse, le grand médecin de la Renaissance, après avoir jeté au feu tous les livres de médecine de son temps, déclare que c'est des sorcières qu'il a appris tout ce qu'il sait de pratique et de bienfaisant. Néanmoins, Michelet, en traçant le portrait de la sorcière, en a fait un tableau indulgent.
La sorcellerie, condamnée à toutes les époques, a été l'objet des persécutions les plus sévères qui ont souvent atteint un réprouvable degré d'atrocité et de barbarie, Dans l'Antiquité, aussi bien que chez les Hébreux, puis en Grèce et à Rome, ses adeptes étaient punis de mort. Depuis Chilpéric, les bûchers se dressèrent et s'étendirent à l'Europe entière. Les papes lancèrent à la sorcellerie leurs excommunications, pendant que les monarchies déchaînaient contre elle juges et bourreaux. Le pouvoir répressif, d'abord exercé par les tribunaux ecclésiastiques, fut revendiqué, à la fin du XVe siècle, par la juridiction laïque; mais on vit plus d'une fois des tribunaux d'exception créés spécialement pour instruire et juger des procès de sorcellerie qui intéressaient à la fois l'Etat, la morale publique et la religion. Tel fut celui des quatorze commissaires, présidé par Laubardemont, institué pour juger Urbain Grandier et les ursulines de Loudun. C'est presque exclusivement pour instruire les procès de sorcellerie que fut instituée la chambre ardente.
Plus tard on n'hésita pas à placer dans les églises des troncs, dans lesquels il était loisible à chacun et recommandé comme oeuvre pie d'introduire des billets dénonçant des adeptes de la sorcellerie. Alors, les prisons furent encombrées d'accusés de sorcellerie, et les bûchers s'allumèrent dans toute l'Europe. Un devin de Rottembuch, Jean Daniel, à lui seul dénonça deux cent quinze sorciers, et, en France, Muguet, un berger de Bourgogne, qu'on surnomma le Petit Prophète, fut de son côté l'un des grands pourvoyeurs de la justice. Gofridi, l'abbesse Madeleine de La Croix, Trois-Echelles, l'astrologue Côme Rugggieri, la maréchale d'Ancre, La Mole et Coconas, le Dr Poirot, les quatre sorcières d'Ollecourt, qui confessèrent leur commerce avec le Diable, furent envoyés à l'échafaud; plus tard, il faut citer la Voisin, le prêtre Gilles Davot, La Chérou, la sorcière Holf, qui subit cinquante-six fois la torture; Jean Junius, Charlotte Cedy, Jean Bulotte, les religieuses de Louviers, Elisabeth Mermet, Jeanne Mairet, José-Maria Bonilla et sa femme, furent, au milieu de milliers d'autres, les victimes les plus marquantes des procès de sorcellerie, qui terrorisèrent le Moyen âge et se poursuivirent encore en plein XVIIIe siècle. Deux procès surtout sont demeurés célèbres dans l'histoire de France par les pratiques de sorcellerie : l'un est celui du maréchal de France, Gilles de Retz, pendu à Nantes en 1440; l'autre est la fameuse Affaire des poisons.
Dans les campagnes, la sorcellerie consistait surtout à jeter des « sorts » ou des «-charmes » sur les bestiaux, sur les fermes, sur les champs. Le sort le plus connu est celui que l'on nommait l'aiguillette et qui consistait à empêcher la personne à laquelle on le jetait d'uriner, ou un fiancé de remplir ses devoirs conjugaux. Un sort très célèbre est aussi l'envoûtement. On jetait des sorts aux maisons en battant l'eau avec une baguette, avec accompagnement de formules rituelles, pour faire tomber un orage de grêle; on jetait des sorts à la terre en confectionnant ce que l'on appelait des bruines avec des feuilles d'arbre ensorcelées, que l'on répandait sur le sol pour leur enlever tout principe de végétation, toute humidité et toute chaleur, etc. Les sorciers et sorcières eux-mêmes ajoutaient souvent foi à ces pratiques. De nos jours encore, dans les campagnes comme dans les villes, ces superstitions ne sont pas complètement éteintes. (NLI).
Entre le 15e et le 17e siècle, les femmes représentent 80% des condamnés au bûcher pour sorcellerie. Dans les traités de démonologie, on explique que c'est par le coït avec le Diable que s'obtiennent les pouvoirs de la sorcière. La démonologie, doctrine sur le démon, est élaborée par inquisiteurs et magistrats, à partir des récits de sorcières qui décrivent - sous la torture - leurs activités avec Satan : accouplement, 'baiser au cul du Diable', cuisson des bébés, sabbat et nous font pénétrer dans un univers grouillant de crapauds, de 'boucs puants', etc.
Cette représentation traduit une peur face au fantasme d'une autonomie des femmes et la volonté, dans cette gestation de l'Etat moderne, de le construire au masculin. Ce ne sont pas les Lumières qui mettront fin à ces persécutions : les sorcières disparaissent quand on n'a plus besoin d'elles, quand les femmes sont bien encadrées par la législation, 'sous tutelle'. Mais à partir de la Révolution, l'Etat laïcisé récupère à son profit la toute puissance du Diable, sous forme de la 'Raison d'Etat'. Avec la féminisation croissante du politique, est-ce la fin du Diable ou le retour des sorcières? | |
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