Avant de désigner les protagonistes de l’un des conflits les plus longs de la péninsule italienne, les Guelfes et les Gibelins sont deux familles ; deux familles germaniques qui commenceront à s’affronter sur le sol du Saint Empire avant de « s’exporter » au delà des Alpes.
La famille des Guelfes –ou Welfen- apparaît au début du IXe siècle en Souabe. C’est à cette maison qu’appartenait l’impératrice Judith, seconde épouse de Louis Ier le Pieux ; c’est de cette maison également qu’était issue celle de Bourgogne. Cette première dynastie devait s’éteindre en 1055, avec la mort de Guelfe III. C’est alors qu’un de ses neveux revint d’Italie afin de recueillir cet héritage. Guelfe IV, dit le Grand, fonda alors la seconde maison des Guelfes. Une maison qui serait demeurait relativement modeste n’était la faveur dont l’empereur Henri IV devait entourer Guelfe le Grand. Devenu duc de Bavière par la grâce impériale, le fils de Guelfe devait épouser l’héritière des ducs de Saxe et son petit-fils, Henri le Superbe, hériter de la Saxe et des biens de l’empereur Lothaire III, son beau-père. La couronne impériale était alors à portée de main. Mais Conrad de Hohenstaufen veillait. C’est alors que devait naître la lutte séculaire entre les Guelfes et les Gibelins –du nom de Waiblingen, seigneurie des Hohenstaufen.
Une lutte qui se soldera, sur le sol germanique, par le dépouillement des Guelfes, désormais cantonnés à quelques possessions en Basse-Saxe, gracieusement érigées en duchés.
Comme souvent cependant, l’histoire aime se jouer des destinées des hommes. Et alors que les Hohenstaufen s’éteignirent –après avoir connu les plus grandes gloires, il est vrai-, les Guelfes perdurèrent. Sur leurs petites possessions de Brunswick, ils régneront jusqu’en 1918, tandis qu’une autre branche de la famille, héritière du Hanovre en 1634, ceindra, avec Georges Louis de Hanovre, la couronne anglaise. Une couronne qui, à ce jour, est toujours entre leurs mains.