L' almanach de la mandragore
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 L'écuyer

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morgane

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MessageSujet: L'écuyer   L'écuyer Icon_minitime11.08.13 0:22

Tout jeune adolescent, l’apprenti chevalier (dans la vie courante on le nommait damoiseau s’il était de haute lignée, et varlet ou valet s’il était de moindre race ou fortune) a donc gagné le château de celui qui a accepté de le former. Là, quelquefois très loin de la demeure familiale, il va mener une existence des plus ingrates.Sa tâche, ses devoirs touchent à tous les moments de la vie féodale :

a) Le damoiseau a la charge de réveiller son maître, de l’aider dans sa toilette (le Moyen Age fut propre ; et le valet, ici, devient porteur d’eau) et à s’habiller (ce qui est une bonne besogne quand il s’agit de revêtir la tenue de guerre du baron médiéval, et cela advient souvent). Cet emploi, devenu honorifique avec le temps, sera recherché des plus hautes familles des royaumes européens ; en France ce sera celui du grand chambellan.

b) Après le maître, les chevaux. Le jeune valet les panse, les harnache et les présente, que ce soit ceux de son seigneur, des chevaliers de son entourage, des dames de la maison ou le sien, car il a, premier orgueil, son cheval personnel. C’est à lui aussi que revient la mission de dresser les jeunes chevaux. D’avoir été réellement tenue par des fils de hauts seigneurs, cette charge aussi deviendra décorative ; en France, ce sera celle de maréchal (ce mot, dont le sens premier est “celui qui soigne les chevaux”, finira par désigner un chef de guerre, et cela très logiquement puisque l’armée était alors essentiellement la cavalerie).

c) A la table de leur maître, les damoiseaux servent le pain, le vin, les viandes et les venaisons qu’ils découpent. Là encore, cette besogne, d’avoir été celle d’enfants de grandes familles, en sera peu à peu “anoblie”. Devenue une charge d’apparat, elle sera recherché par les plus hauts seigneurs de la cour des princes européens. En France, ce seront les offices de grand panetier, grand bouteiller, grand échanson, etc.

d) Pour le plaisir de son maître à la chasse, le valet doit préparer les épieux avec lesquels on tue la bête forcée, et les coutelas tranchants qui la dépècent. Surtout, il doit dresser et entretenir les chiens de chasse et les faucons, ces rapaces dont le vol fulgurant préfigure le coup de feu de nos chasseurs modernes. Bien entendu, il accompagne son seigneur dans ce passe-temps favori, lui montrant la voie. Toutes les cours d’Europe connaîtront des grands veneurs aux fonctions plus rien qu’honorifiques.

e) Mais ce ne sont là, en fin de compte, que des connaissances mondaines : elles feront l’ornement d’un parfait chevalier, elles n’en feront pas la qualité essentielle qui est d’être homme de guerre. C’est avant tout cette éducation militaire que le nourri est venu chercher auprès de son protecteur : une dure initiation au bout de laquelle, s’il s’est distingué, s’ouvrira, pour lui, la porte sur le monde enchanté – c’est encore un enfant – de la chevalerie. Cette instruction militaire, le damoiseau la recevra sous trois formes. D’abord il a la charge du bon entretien de l’armement offensif et défensif de son maître. Il lui faut donc aussi bien surveiller l’état des cuirasses, que la rouille peut ronger, que celui des hauberts dont les mailles ne doivent présenter aucune faiblesse. Il s’assure de la taille aiguë de la pointe des lances et du fil du tranchant des épées. Ce faisant, il ne manque pas de s’essayer à manier ces lourdes armes, imitant son maître, devant les autres valets. C’est d’ailleurs avec ces derniers que le nourri commence à apprendre réellement le métier des armes. Sous la surveillance d’un de leurs aînés ou d’un vieux serviteur, les damoiseaux s’initient à l’escrime au bâton. Dans la cour des communs qui leur est réservée, ce sont, à tous les moments de loisir, des assauts fort rudes dont les valets sortent meurtris. Quelquefois même l’un d’eux reste sur le carreau, mort.

Enfin, le damoiseau suit son maître à la guerre. En principe, il ne participe pas au combat. La loi non écrite de la chevalerie le lui interdit : qui n’est pas encore chevalier n’a pas le droit de se dresser contre un chevalier. Sa mission est beaucoup moins glorieuse. A l’arrière du front de bataille, il tient en réserve, à la disposition de son maître engagé dans la mêlée, une ou deux lances et un ou deux boucliers. De là, le nom qui peu à peu deviendra celui des valets suffisamment âgés et instruits pour accéder au champ de bataille : armiger (porteur d’armes) et surtout scutifer ou scutarius (porteur de l’écu), dont on a fait écuyer. Ces armes et ces boucliers, l’écuyer  les a apportés sur le lieu du combat avec celles dont son maître se sert pour l’heure. En même temps, il y a conduit le cheval de bataille, le destrier, que ce même maître vient d’enfourcher pour, la lance baissée, le lancer au galop contre la ligne serrée de l’adversaire. A lui, pour se défendre si besoin était, il ne reste qu’un gros bâton noueux. Cela c’était la théorie. Cet écuyer dont toute l’éducation tendait à faire un soldat ne pouvait guère assister rien qu’en spectateur au heurt furieux des chevaliers. Si son arme n’était qu’un bâton, il avait à sa disposition celles de réserve de son maître. Alors, soit pour aller à la rescousse de son parti, soit pour participer à la curée qui suit toute victoire, l’écuyer finissait par se jeter dans la bataille. Ces engagements étaient si peu évitables que, assez vite, l’écuyer, quand il allait au combat, fut autorisé à s’armer comme un chevalier (seuls les éperons – qui devinrent alors le symbole de la chevalerie – lui restèrent interdits). Et il y a nul doute que cette participation illicite mais trop prévisible d’un écuyer à cette suite de rencontres singulières qu’était alors une bataille fut souvent la preuve que l’apprentissage de celui-ci était enfin achevé.
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