Le service à table
Au Moyen Age, les serviteurs apportent les plats à table en se mettant à genoux et portent une grande serviette sur le bras. Les serviteurs sont indispensables et leur présence assure le bon déroulement des repas. Afin d’éviter toute confusion, chacun a son propre rôle:
- le sommelier est installé à côté du dressoir et se charge de transporter les liquides, de la cave jusqu’au lieu du repas.
- l’échanson a pour fonction de mélanger les vins avant de les servir au maître de maison.
- l’écuyer-tranchant découpe la viande et la volaille avant de la servir : homme de qualité, il était attaché à une personne de haut rang pendant le repas et s’agenouillait parfois sur un coussin.
La cuisine étant souvent loin de la salle de repas, on recouvrait une écuelle d’une autre écuelle renversée et on superposait les écuelles ceinturées d’une serviette. Cette manière de servir est de tradition jusqu’au XVIIe siècle. Il n’y a donc rien de nouveau aux XIVe et XVe siècles.
Au XVIe siècle, les repas sont au nombre de trois : le déjeuner est servi une heure après le lever du soleil ; le dîner est servi entre 8h30 et 12h ; le souper est servi entre 17h et 18h.
Les coutumes
Au Moyen Age apparaît le rite de l'ablution. Annoncé par des coups de trompettes, l'ablution est une cérémonie qui s'appelait "sonner l'eau" ou "crier l'eau". Chacun se lavait alors les mains dans l'ordre de son rang. Deux personnes de même rang pouvaient se laver les mains ensemble. On commençait par le roi, suivi de la noblesse avant d'arriver aux dames et chevaliers. Pour honorer quelqu'un, on lui faisait tenir les manches par une personne de qualité. Quand tout le monde avait fini, on s'essuyait les mains sur des serviettes de toile fine puis on s'asseyait. Les dames s'asseyaient en premier sur des coussins de diaspre, posés sur des banquettes rembourrées appelées "formes".
Après le repas, on se lave de nouveau les mains puis on assiste à un spectacle animé par des jongleurs, musiciens, bateleurs et acrobates avant de se rendre au bal puis aux joutes. Le reste du repas est donné aux pauvres. Cette coutume prend le nom de "la donnée". Aux XIVe et XVe siècles, ce rituel de lavement des mains existe toujours. Les récipients utilisés pour ceci s'appellent des aiguières et des bassins. L'aquamanile en bronze est un récipient verseur caractéristique du Moyen Age pour se laver les mains. Les lavabos apparaissent au cours du milieu du XVe siècle en Italie, sur les représentations iconographiques. Ils étaient soit encastrés dans le mur, soit surélevés. Cependant, fontaines murales et lavabos ne seront courants qu'au XVIIe siècle. Ces récipients souvent en orfèvrerie pouvaient également être faits en riche faïence. Mais très vite, bassins et aiguières perdirent
leur coté fonctionnel pour devenir des objets d'ostentation.
Durant toute la période du Moyen Age et même durant les siècles qui suivirent, la nourriture est rare et prend un caractère sacré, étant considérée comme un don de Dieu. Des préceptes de bonne manières sont alors diffusés :
- bien se laver les mains ;
- ne pas recracher sa viande ;
- ne pas tremper celle-ci dans la salière ;
- ne pas boire la bouche pleine.